L’approche pédagogique EDA

Conçue et expérimentée par le Centre ATHÉNA, l’approche pédagogique EDA (Éveil, Débat, Approfondissement–Action) permet de “donner envie” d’apprendre et d’échanger dans le respect des opinions des uns et des autres, puis de “creuser” le thème abordé une fois l’intérêt éveillé.

Cette approche comprend trois phases pédagogiques successives pour aborder un thème donné :

• la phase Éveil,
• la phase Débat,
• la phase Approfondissement,

suivies possiblement par la réalisation d’une Action citoyenne destinée à concrétiser la formation.

 

L’approche EDA tend à rendre le public jeune pleinement acteur de son acquisition de connaissances et à stimuler sa citoyenneté. Plutôt qu’une méthode pour inculquer un savoir, cette approche est une démarche globale, prenant en compte chaque jeune, ses opinions, ses connaissances et ses lacunes pour l’encourager à agir et à en savoir davantage. L’approche Éveil, Débat, Approfondissement agit sur le vis-à-vis éducateur/élève de deux manières :

• elle permet aux jeunes de se remettre en question, d’apprendre à s’exprimer, à s’écouter, à se respecter, et à se positionner en « demandeurs » plutôt qu’en « récipiendaires » de savoir,
• elle place l’éducateur autant en situation de transmetteur de savoir qu’en situation de récepteur, cette dernière posture étant fondamentale.

La phase Éveil, première étape de l’approche EDA, correspond à une exposition « marquante » du sujet à traiter.

Elle doit étonner, toucher, susciter l’intérêt, aviver la curiosité. Il s’agit là de sensibiliser les jeunes consciences au thème que l’éducateur souhaite traiter, les intéresser, toucher leurs émotions, thème qui sera débattu lors de la phase suivante, puis approfondi.

Montaigne disait : « Éduquer, ce n’est pas remplir des vases mais allumer des feux » et c’est tout l’objectif de l’Éveil qui peut prendre des formes variées en fonction de l’âge du public : histoire, conte, B.D., exposition, conférence, vidéo, jeu, etc…

L’important réside dans la pertinence du support adopté et dans la force de l’évocation du thème proposé, évocation destinée à « allumer » le public.

Le Débat qui suit immédiatement la phase Éveil poursuit trois objectifs principaux : donner la parole aux jeunes participants, leur permettre de s’exprimer librement, fournir ensuite le moyen de les entraîner au débat démocratique, lequel s’appuie sur des règles précises pour assurer des échanges constructifs, donner enfin l’opportunité à l’éducateur de repérer le « paysage des opinions », c’est-à-dire les centres d’intérêt, les connaissances et les incompréhensions de ces jeunes vis-à-vis du thème traité.

Pour réaliser ces objectifs, le débat doit être non directif et régulé : l’intervenant agit en distributeur de la parole, fait en sorte que chacun puisse s’exprimer librement, s’efforce de dynamiser les échanges. Il joue le rôle d’un animateur de débat et non d’un professeur qui inculque un savoir. A ce stade il s’efforce de ne pas immédiatement corriger ce qui lui paraît être une erreur. Il peut par exemple renvoyer une réponse en interpellant les participants : tout le monde est-il d’accord avec ce que vient d’indiquer Raoul ?

Le débat doit également être transcrit en vue d’être exploité : il s’agit d’enregistrer les jugements émis, les opinions, les questionnements, les commentaires formulés, ces données étant ensuite utilisées pour rendre pertinentes les activités d’approfondissement qui vont suivre.

L’enchaînement Éveil-Débat correspond à un moment dit d’appropriation du thème abordé. Il permet aux jeunes d’aiguiser leur intérêt, de s’exprimer librement, de rendre le thème familier.

Cette appropriation facilite grandement la phase qui va suivre, celle de l’approfondissement qui peut dès lors s’avérer fructueux.

L’Approfondissement représente le moment de solidification des connaissances relativement au thème traité.

L’éducateur rendosse son rôle traditionnel d’enseignant et adapte le programme d’approfondissement prévu initialement en tenant compte des contenus du débat préalable.

Il dispose de toute méthode permettant de « creuser » le thème abordé (cours magistral, exposé, fiches didactiques, débat directif, etc.). Il peut alors revenir sur les opinions émises, les approfondir, les rectifier, et encourager les participants à étudier le sujet par eux-mêmes…

Il est possible d’accompagner cette dernière phase par le projet de réalisation d’une action citoyenne, à mettre en œuvre par et avec les élèves.

L’éducateur-enseignant devra alors envisager la logistique liée à la réalisation de cette action et appuyer les participants dans leur entreprise.

Particulièrement pertinente dans le contexte de programmes dédiés à l’éducation à la citoyenneté, la phase Action aide les jeunes à
devenir des citoyens actifs.